Le Centre de Référence sur les Agressions Facilitées par les Substances

est une plateforme ressource sur la soumission chimique et la vulnérabilité chimique. Il est implanté à l’Assistance Publique- Hôpitaux de Paris (APHP) sur le site de l’hôpital Fernand Widal.

Le CRAFS est la première plateforme nationale consacrée spécifiquement à l’orientation des victimes suspectant une soumission chimique et à l’accompagnement des professionnels. Créé en 2024 par le Centre d’Addictovigilance de Paris, expert sur l’enquête nationale soumission chimique auprès de l’Agence Nationale de Sécurité du médicament des produits de Santé (ANSM) , ce dispositif offre un service de téléconseil spécialisé et personnalisé issu de plus de 20 ans d’expertise. Il constitue en ce sens une avancée considérable dans la prise en charge des victimes d’agressions facilitées par les substances.

Notre histoire

Nos missions

Le CRAFS, canal unique de téléconseil, constitue un service d’intérêt général d’ampleur en garantissant à l’ensemble des victimes sur le territoire national, un accès facilité à des ressources validées en matière d’agressions facilitées par les substances, limitant ainsi les dommages causés notamment par l’errance thérapeutique (isolement de la victime, rumination anxieuse, syndrome de stress post traumatique, tentative de suicide…).

Ce centre ressource permet par la même occasion de rompre l’isolement des professionnels eux-mêmes et d’assurer une meilleure formation et coordination des acteurs impliqués dans la prise en charge des victimes.

L’ensemble de ces services ont pour vocation d’encourager à court, moyen ou long terme la judiciarisation des affaires à travers un accompagnement personnalisé tenant compte de la course contre la montre pour préserver les éléments de preuves.

Plus concrètement nos missions se déclinent ainsi :

  • Activité de téléconseil personnalisé par une équipe de pharmacologues spécialisés à l’échelle nationale, respectant la confidentialité des échanges (auprès des victimes, de leur entourage, des professionnels…) ;
  • Formation à destination des professionnels à large échelle et dans tous les secteurs d’activité (professionnels de santé, police/gendarmerie, avocats, magistrats, associations d’aide aux victimes, établissements de nuit, association de réduction des risques…) ;
  • Intervention en milieux scolaire et étudiant ;
  • Activités de recherche scientifique pour améliorer l’état de connaissance scientifique sur les agressions facilitées par les substances ;
  • Participation à la veille sanitaire en améliorant le recensement des cas suspects (centralisation des appels et enregistrement anonyme dans l’enquête nationale Soumission Chimique) ;
  • Communication grand public sur les agressions facilitées par les substances.

Notre équipe

L’ensemble de l’équipe est formé à l’écoute des victimes de violences et harcèlement sexistes et sexuelles (VHSS). Les téléconseillers sont des pharmacologues spécialisés dans l’usage criminel des substances avec une formation continue. Ils recueillent les témoignages avec considération et respect en appliquant le principe de « non-jugement ». L’équipe est complétée par un assistant médico-administratif et un technicien de recherche clinique.
Dr Anne Batisse
Pharmacien, Pharmacologue

Praticien, responsable du centre d’Addictovigilance de Paris et experte nationale sur les complications en lien avec la pratique du ChemSex auprès de l’ANSM. Elle est également membre de l'INSERM UMRS-1144, équipe de recherche "Mécanismes de toxicité et Optimisation Thérapeutique

Spécialisée en vigilance sanitaire, criminalistique et toxicologie, elle est membre du comité scientifique permanent « Stupéfiants, Psychotropes et Addictovigilance » de l’ANSM.

Elle est la responsable scientifique de l’étude de recherche scientifique GSC (GHB dans la soumission chimique : Mythe ou réalité ?) centré sur l’analyse de cheveux de 200 victimes en Ile-de-France et a conduit plusieurs travaux sur les nouveaux produits de synthèses. 
Dr Leïla Chaouachi
Pharmacien, Pharmacologue

Praticien, responsable suppléant du centre d’Addictovigilance de Paris et experte nationale sur l’enquête soumission chimique auprès de l’ANSM. Elle est également membre de l'INSERM UMRS-1144, équipe de recherche "Mécanismes de toxicité et Optimisation Thérapeutique

Spécialisée en vigilance sanitaire et criminalistique, ses travaux sont centrés sur les agressions facilitées par les substances psychoactives, le trafic de rue des médicaments et la traite des êtres humains.

Elle est l’investigateur coordonnateur de l’étude de recherche scientifique GSC (GHB dans la soumission chimique : Mythe ou réalité ?) centré sur l’analyse de cheveux de 200 victimes en Ile-de-France et membre du comité scientifique de l’enquête de Victimation 2025 de la MILDECA.
Stéphane Lebarrois
Secrétaire médical

Assistant médico-administratif au centre d’Addictovigilance de Paris, il est gestionnaire de la base de données nationale de l’enquête soumission chimique et des archives afférentes. Cette base de données accumule plus de 8000 dossiers d’agressions facilitées par les substances.

Il assure par ailleurs la relecture des outils de communication sur l’usage criminel des drogues (flyers, communiqués de presse, mise à jour du site internet…)
Il est notamment en charge de l’organisation pratique des réunions de travail, des prises de rendez-vous (sollicitation par les professionnels, demandes d’interview…) et des formations auprès des professionnels.
Dr Julie Heredia
Pharmacien

Praticien exerçant au centre d’Addictovigilance de Paris.

Elle réalise chaque année l’analyse de la base de données d’appels Drogues Info Service sur les agressions facilitées par les substances. Depuis 2020, cette étude spécifique est intégrée au rapport national Soumission chimique de l’ANSM pour mettre en lumière les préoccupations des victimes.

Elle s’est notamment intéressée aux conduites addictives chez la femme et participe à la création des supports de communication sur les agressions facilitées par les substances.
Dr Lauriane Charuel
Pharmacien

Praticien exerçant au centre d’Addictovigilance de Paris, elle est spécialisée en toxicologie humaine, évaluation des risques et vigilance.

Elle réalise l’analyse de la base de données d’appels Drogues Info Service sur la pratique du ChemSex, qui s’intègre dans le rapport national de l’ANSM pour faire part des préoccupations des usagers.

Elle travaille également au Centre Antipoison de Paris où elle est en charge du suivi des appels des victimes suspectant une soumission chimique. Elle centralise ces cas et les enregistre dans l’enquête nationale soumission chimique.
Théa Lamoine
Technicien de recherche clinique senior

Assistante principale de l’investigateur coordonnateur de l’étude de recherche scientifique GSC (GHB dans la soumission chimique : Mythe ou Réalité ?).

Elle accompagne l’investigateur dans l’organisation et la réalisation pratique de l’étude (prélèvements de cheveux des victimes, lien avec le laboratoire expert, gestion de la base de données, traçabilité…) et contribue à la création des supports de communication sur les agressions facilitées par les substances.

Elle s’est notamment spécialisée en toxicologie humaine, évaluation des risques et vigilance.

Nos partenaires

Important
Soumission chimique ou vulnérabilité chimique, quelle que soit la situation une victime n’est jamais responsable de son agression. C’est la loi qui le dit.
Centre de Référence sur les Agressions Facilitées par les Substances

Attention, notre centre de téléconseil n’est pas un dispositif d’intervention d’urgence.

En cas de danger, contactez :
112 : Numéro d’urgence européen
17 : Police secours
114 (par SMS) : Numéro d’urgence pour les violences intrafamiliales et personnes sourdes ou malentendantes
15 : SAMU
18 : Pompiers

Si vous êtes victime de violences, nous vous conseillons de vous connectez en navigation privée. Vous pouvez aussi effacer les traces de votre passage sur ce site. Allez dans « Outils » puis « Options Internet » Cliquer sur « Supprimer les fichiers » - « Supprimer les cookies » – « Effacer l’historique »
L’ouverture du procès historique des viols de MAZAN le 2 septembre 2024 (#MendorsPas) et l’état de sidération collective qu’il a suscité dans l’opinion publique met en lumière en lumière toute l’importance de déployer un tel dispositif.
En miroir de ce mouvement, les signalements et appels au Centre d’Addictovigilance de Paris atteignent des records. C’est pour répondre aux sollicitations croissantes à la fois des victimes, des professionnels et des autorités politiques et sanitaires que le Centre d’Addictovigilance de Paris a créé le CRAFS, Centre de Référence sur les Agressions Facilitées par les Substances : un dispositif de téléconseil national, pôle d’excellence au service des victimes, des professionnels et des institutions dont le fil rouge est « Compétence, expérience, indépendance ».
L’automne 2021 marque un tournant dans la prise de conscience collective sur les agressions facilitées par les substances dans la sphère festive, avec le mouvement européen de libération de la parole #balancetonbar/#MetooGHB. A la radio, à la télévision ou dans la presse écrite, les témoignages sur les réseaux sociaux se multiplient, les associations de lutte contre les violences et harcèlements sexistes et sexuels (VHSS) se mobilisent et divers artistes joignent leur voix à travers des tribunes pour dénoncer l’usage criminel des substances. En quelques semaines, la soumission chimique est devenue un sujet de préoccupation majeur : le symbole ultime des violences faites aux femmes.
Par-delà la mythologie et les contes, de nombreux faits divers (affaire Polanski, affaire Dutroux…) ont inscrit ce mode opératoire dans une réalité criminelle. Les années 1990 sont notamment marquées par une vague médiatique internationale durant laquelle le GHB (acide gamma-hydroxybutyrique) a été qualifié pour la première fois de « drogue du viol ». C’est à cette même période, en France, que l’enquête nationale soumission chimique a été institutionnalisée pour appréhender cette problématique majeure de Santé Publique.
La soumission chimique est un phénomène très ancien. On retrouve déjà l’usage criminel des drogues dans l’Iliade, où Homère rapporte que la sorcière Circé, sur les rivages de l’île d’Eéa utilisait de la scopolamine pour envouter les marins. Les philtres d’amour présents dans les contes médiévaux (Tristan et Iseult…) sont en réalité autant de références à la soumission chimique.